Annadjib Ramadane

Tchad : un accueil mitigé pour le verdict d’Hissen Habre

Lundi 30 Mai, journée historique ( peut être parce que ça va apparaître dans les livres d’histoire) pour l’Afrique. L’ex président tchadien Hissene Habre a été reconnu coupable de crimes contres l’humanité et condamné à perpétuité par les chambres africaines.


Apres la lecture du verdict, l’ex président Hissene Habre est enfin sorti de son silence assourdissant et a crié :  « Vive l’Afrique, à bas la Françafrique! » sous la clameur de ses différents partisans.
Le verdict était satisfaisant pour les victimes de l’ex président qui ont enfin eu un résultat depuis tant d’années de luttes, et n’attendent plus qu’à être dédommagées.

Le verdict des chambres africaines a plutôt eu un accueil mitigé par la population tchadienne voire africaine. Car dans cette histoire c’est pas tout le monde qui gagne.

IL Y A LES PARTISANS DE LA THÈSE DU COMPLOT.

Apres la lecture  du verdict j’ai pas attendu longtemps pour voir les réactions de mes compatriotes sur les réseaux sociaux.


Beaucoup ont directement évoqué la thèse du complot, en essayant de prouver tant bien que mal que les juges ne sont pas indépendants, que son sort était déjà fixé, qu’il n’y a rien d’Historique à ce procès et que tout est de la faute de l’occident qui continue de faire taire les nationalistes avec sa politique impérialiste, en bref un complot à grande échelle commandité par quelques présidents et la communauté internationale.


J’ai vu beaucoup d’internautes publier des photos de l’ex président, et profiter de l’occasion pour rappeler que lui, n’a «pas vendu la dignité du peuple tchadien» qu’il est un «nationaliste». Car il faut l’avouer, la Bande d’Aouzou ne s’est pas libérée toute seule.


Sans être contre les « #JeSuisHabre » je pense qu’avant de se ranger derrière quelqu’un, il faudrait avoir un point de vue objectif, et non se cantonner derrière des arguments du genre : Il est de ma région, mon père a travaillé pour lui…


D’ailleurs le nationalisme ne justifie en rien le fait de disposer à sa guise de la vie d’autrui.

LES SATISFAITS

Outre les victimes (directes et par ricochet ), les avocats et différentes ONG, beaucoup ont été satisfaits du verdict

J’ai vu de long messages de félicitations parfois à l’allure de poèmes où l’on saluait la tenue de ce procès historique en afrique et le dénouement de l’affaire.


J’ai vu certains en faire beaucoup trop avec de longs discours qui avaient une allure de moquerie, ce qui causa de violentes insultes sur les réseaux soxiaux. Car bien qu’il a été condamné il a quand même droit au respect.

Les observateurs

Beaucoup comme moi n’ont pas eu un grand enthousiasme pour le procès, on en a pas fait tout un plat car c’est du passé, d’ailleurs je n’étais pas née à l’époque où il gouvernait, malgré mon respect aux victimes, j’ai pas vraiment de bonnes raisons de le haïr ou de l’aimer. Je laisse tranquillement la justice faire son travail.

Quoi qu’il en soit les gens en font beaucoup trop, et c’est DIEU qui aura le dernier mot.


Annadjib


Tchad : l’Or du Démon

C’est l’histoire d’Issakh , jeune commerçant – la vingtaine – tenant une modeste boutique à N’Djamena, plus précisément dans le quartier de Klemat. Il avait plutôt un train de vie monotone : se lever à 5 heures du matin, attendre la livraison du pain, passer la journée à la boutique, passer au « Souk » pour refaire le plein, et ainsi de suite.
Un beau jour de décembre, un de ses cousins arrive et lui raconte une histoire, selon laquelle de l’or à été découvert au centre du pays, dans la région du batha, et qu’il y avait tellement de pépites qu’il suffirait de se courber pour en ramasser pleinement. Issakh ne fut pas vraiment motivé au tout début par cette ruée vers l’or qu’il jugeait un peu douteuse. Son cousin, aussi commerçant, pris la route du Batha quelques jours après lui en avoir parlé.
Les jours passèrent et les histoires à propos de l’or du Batha s’amplifièrent tellement qu’il ne pouvait passer au « Souk » sans entendre parler du fameux « Or du batha… ». Cette histoire alimentait les discussions des plus jeunes du quartier. On racontait même que les jeunes de ladite région avaient arrêté l’école pour devenir orpailleurs et s’enrichir.
Issakh commençait à devenir insomniaque : l’or du batha le hantait jour et nuit.
Un jour, pendant qu’il était dans sa boutique, deux jeunes arrivèrent pour acheter du crédit et l’un dit à l’autre : « regarde moi cette pépites postée sur Facebook! » Issakh demanda à voir ça et, dès qu’il vit l’image, un violent vertige le prit.

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Cette image fit resurgir son côté le plus obscur.
« C’est décidé » se dit-il, « je vais vendre ma boutique et y aller, qui ne risque rien à rien »
Ainsi, il liquida sa boutique à un prix vraiment dérisoire : moins d’un million de francs Cfa, juste de quoi s’acheter un détecteur d’or et couvrir ses frais de transports vers le centre du pays.
C’est ainsi qu’il arriva, plein d’espoirs et de rêves, dans les villages du Batha ou l’or à été découvert.

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Il était déjà devancé par des centaines d’aventuriers venant de tout les cotés du pays : des vieux, des jeunes et même des femmes.

Comme rien n’est gratuit, il dût négocier un petit coin à un dignitaire local pour pouvoir faire ses investigations. La première journée de travail fût médiocre. Même pas un milligramme d’or.
La nuit tombée, il alla se coucher après avoir accompli la prière, en espérant que le lendemain serait beau à voir.
Très tôt le matin, beaucoup d’orpailleurs racontaient que le gouvernement venait d’interdire l’exploitation de l’or et que des militaires ne tarderaient pas à arriver. Les orpailleurs les plus lucides abandonnaient la région. Tel ne fut le cas d’Issakh, qui avait tout parié sur l’or du Batha.
À l’arrivée des militaires, une vive panique prit les orpailleurs. Les militaires, qui avaient des ordres, ne se firent pas prier. Avec leur brutalité inouïe, ils confisquèrent les outils des orpailleurs restants et tabassèrent même les plus récalcitrants, tel Issakh, qui se prit une savate phénoménale tiré tout droit d’un film de kung fu ou d’une formation en Krav Maga israélien. Il fut dépouillé et laissé sans un Cfa en poche.
Il se releva avec peine, avant qu’une pensée l’envahisse : comment allait-il rentrer chez lui et expliquer ce qui lui était arrivé ? En tout cas, il savait qu’il n’échapperait pas aux railleries et insultes de la famille qui l’avait soutenu lorsqu’il avait voulu ouvrir la boutique qu’il avait dilapidée quelques jours plus tôt.
Il regarda le ciel, une larme coula sur sa joue et il cria : « OR DU DEMON ».
Parce qu’être Tchadien est une tache complexe.

Annadjib


Tchad : ces femmes qui se débrouillent

Elles sont nombreuses, braves et battantes. Ce sont nos mères, épouses et soeurs qui n’ont pas attendu que le ciel leur tombe sur la tête pour essayer de s’en sortir en exerçant diverses activités plus ou moins lucratives.
Avec les différentes crises socio-économiques qui ont touchées le pays, une grande partie des femmes tchadiennes ne laissent pas la vie du foyer à l’entière contribution de l’époux, elles préfèrent contribuer de leur manière en exerçant une large gamme d’activités.

Parmi les activités exercées on trouve :

les petits commerces de quartier 

Ces commerces sont pour la plupart placés devant la maison des vendeuses, on peut y trouver des patates grillées, de légumes secs, divers arômes, du gombo sec, du poivre, des piments en poudre, de la farine, de la levure, du lait caillé… en bref tout ce qui est nécessaire pour cuisiner.
La marge bénéficiaire est faible mais c’est toujours mieux que rien.

Il y a aussi des vendeuses de beignets.

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les commerces saisonniers

Ce sont des activités qui sont exercées sur des périodes déterminées de l’année, elles sont brèves mais rapportent parfois de gros bénéfices.
Tel est le cas par exemple de la vente de maïs grillé ou bouilli pendant la saison, évoquons aussi la vente de mangues ou de concombres et surtout, pendant le mois du ramadan, la vente de glace, de jus de fruits en sachet ou de pain.

Les commerces scolaires

Ces commerces sont les plus fréquents, ils sont effectués autours des écoles, on peut citer notamment la vente de sandwichs, beignets sucrés et diverses friandises.
Ces commerces rapportaient à l’époque beaucoup de bénéfices, mais comme ils sont nombreux c’est difficile de conserver sa clientèle.

Annadjib


Un problème de choix

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C’est un peu bizarre quand en plein voyage on s’arrête et on se demande où l’on va.
Tout mes choix les plus cruciaux ont été pris à la dernière minute, je n’ai jamais su me décider, c’est peut être pour ça que parfois je me demande pourquoi j’étudie ça pourquoi je n’ai pas choisi ça…
D’ailleurs j’étais ce petit écolier à qui on demandait : – Que veux tu faire quand tu seras grand?
Et moi de répondre calmement -Je sais pas. Enfin bref aujourd’hui aussi je sais pas.

UN PARCOURS SCOLAIRE FLOU :

Trancher dans le vif n’a jamais été une de mes qualités, déjà qu’au lycée je ne savais pas s’il fallait obter pour la série scientifique ou rester calmement avec les littéraires et compte tenu du fait que je m’en sortait dans les deux domaines, j’ai fait ce qui était pour moi le plus facile :

La simplicité c’est de suivre ses amis…

J’ai juste pris le parti où j’avais le plus d’amis et me voilà en terminale littéraire ne sachant toujours pas ce qui m’attend si j’obtiens ce fameux baccalauréat.

Le baccalauréat obtenu tout s’assombrissait, je ne savais pas s’il fallait simplement que je m’inscrive à l’université de la capitale ou que je cherche une bourse d’étude pour étudier à l’étranger.
Le temps jouait en ma défaveur, dans la hâte j’avais décidé de déposer mes dossiers pour obtenir une quelconque bourse d’étude, mais quand on m’a raconté qu’avec ces histoires de corruption j’avais plus de chance de chômer que de l’obtenir, j’ai décidé après consultation de quelques oncles d’étudier à l’université d’Abeche.

PARFOIS ON A PAS TROP LE CHOIX :

Arrivé à l’université il ne me restait plus qu’à choisir entre la faculté de Droit ou celle des lettres, le choix n’a pas été trop difficile car malgré que j’étais dans le flou je ne me voyais pas trop en prof de français et à défaut de trancher la question par pile ou face j’ai choisi le Droit.
C’est ainsi que j’ai choisi la faculté de Droit même si je savais que je risquais de me faire maudire et haïr par quelques vieux qui étaient persuadé que Droit est synonyme d’Avocat malhonnête donc haram !!

Dans chaque choix y a un choix

C’est en terminant  ma 2ème année que j’ai appris qu’il fallait encore choisir entre droit privé et droit public.
Dans la foulée j’ai choisi le droit privé je sais pas trop pourquoi mais peut-être instinctivement.

C’est ainsi que j’avance comme un voyageur sans boussole qui s’en remet au destin.

Annadjib


Tchad : les inquiétudes du Ramadan

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Selon les estimations le premier jour du ramadan 1437 pourrait commencer le lundi 6 ou le mardi 7 Juin 2016.
Le ramadan est un mois saint et de spiritualité.
Un mois qui devient de plus en plus difficile à passer par la population tchadienne à cause des difficultés quotidiennes et de l’inflation des prix.

UNE INFLATION PERSISTANTE:

Entre l’inflation et la crise économique qui perdurent, nos commerçants ne manquent pas les occasions pour gonfler les prix des produits de première nécessité( sucre, farine, riz…) et se faire un maximum de bénéfices. C’est ainsi que le mois saint de ramadan ne fait pas exception à la règle.

La situation devient très difficile pour les foyers ayant un revenu moyen, du coup la seule solution c’est de faire des provisions quelques semaines avant le début du ramadan.
Même si faire des provisions avant le début du ramadan est une « solution » pour passer le mois dans la quiétude, cela  n’est pas aisé car vu le prix des denrées au marché, quelqu’un avec un revenu moyen ne s’en sortirait pas sauf s’il a économisé bien avant .
La solution paraît simple à première vue, il suffirait juste de baisser le prix des denrées au marché.

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UNE DIFFICILE BAISSE DES PRIX:

La baisse des prix paraît simple, mais quasiment impossible car entre les diverses déclarations et commissions mises en places par le gouvernement il n’y a vraiment rien de concret, à en croire que le gouvernement fait semblant de se préoccuper du problème de la population et est de mèche avec les différents lobbys de commerçants.

Peut être que la solution c’est le collectif de lutte contre la vie chère…

Comme dans les autres pays du continent, au Tchad on a aussi un Collectif contre la vie chère, collectif inefficace car malgré ses diverses déclarations, il n’y a presque aucun changement, même le prix de la boite d’allumettes a doublé.

Annadjib


Télé Tchad : autopsie d’un échec

C’est depuis 2008 que la télé Tchad est sur satellite, selon les différentes déclarations de nos autorités on pensait que cela allait changer quelque chose et remettre à neuf la grille des programmes de notre chaine nationale.
Tel n’a pas été le cas, notre chaîne de télévision était dès le début mourante, car à part le journal qui lui même ne fait pas unanimité, Y a presque rien qui donne envie de s’attarder sur la chaîne, c’est ainsi que la chaîne a une audience quasiment inexistante si ce n’est lors du journal et récemment lors de la proclamation des résultats de notre election présidentielle.
Cela s’explique par plusieurs facteurs:

AUCUNE INFLUENCE:

La télé Tchad n’a presque aucune influence sur la population tchadienne, le constat est amèr mais véridique, comment croire à la crédibilité d’une chaine qui n’est suivie que pour les journaux du soir?
Certains diront que ce sont des critiques gratuites, d’autres que ce sont des allégations non fondées, en tout cas nos Intellectuels, hommes politiques, étudiants préfèrent s’il le faut passer la journée à regarder le journal sur Euronews, Tv5, France 24 et sur pleins de chaînes internationales que de passer plus de 40 minutes sur la télé Tchad sauf quand il le faut( lors du résultat des élections présidentielles );
Nos soeurs et petits frères quant à eux préfèrent passer la journée sur des chaines comme Zee Aflam, à regarder des séries Hindou tragique ou à l’eau de rose.
A en croire que la télé tchad n’a influence que sur ceux qui y travaillent.

DES PROGRAMMES INADAPTÉS AU PUBLIC TCHADIEN:

Quand je demande à quelqu’un :
-Qu’aime tu à la télé Tchad?
J’ai toujours la meme réponse:
-Le journal.

La majorité regarde la télé Tchad que pour le journal, tout simplement parce qu’il n’y a presque aucun programme intéressant( pour ne pas dire aucun).
Les programmes sont simplement inadaptés au public Tchadien car comment expliquer que juste avant ou après le journal on a droit à un documentaire sur les panneaux solaires en Allemagne?
À en croire qu’il n’ont vraiment trouvé rien d’autre à diffuser alors qu’on a plein de documentaires sur les richesses du pays (les documentaires sur les algues bleues du lac tchad par exemple), ou bien c’est juste pour nous réconforter car malgré notre soleil de plomb l’utilisation des panneaux solaires est toujours embryonnaire.

Cette diffusion en pèle mêle de documentaires sortis d’où est quasi quotidienne, faudrait déjà savoir que si on avait envie de regarder des documentaires sur la faune australienne ou sur l’histoire russe la télé Tchad n’est pas la plus appropriée .

AUCUNE ORIGINALITÉ:

Entre le journal, les documentaires, et les émissions quotidiennes rien ne donne envie de s’attarder sur la télé Tchad.
L’année passée la télé Tchad avait décidé d’offrir du «neuf» aux téléspectateurs.

De nouvelles émissions.

Ainsi on a eu droit à des émissions comme Ça va se Savoir, un simple micro trottoir sur de banales questions.

Y a aussi eu une émission de Caméra cachée qui a été selon moi un échec car vu le « Sang chaud » des tchadiens qui ont un sens de l’humour un peu limité, des scènes de bagarres ont failli éclater.

DANS TOUT ÉCHEC Y A UNE RÉUSSITE:

Depuis des années que je suis la Télé Tchad pour moi y a qu’une seule rubrique qui ne cesse de se perfectionner, c’est la publicité.

Sur le domaine de la publicité on a vraiment rien à envier aux grandes chaînes de télévision.
Les publicités sont quasiment  parfaites, quel plaisir pour les yeux que de voir la publicité sur notre arôme TAAM.
Les publicités de nos différents opérateurs réseau sur les forfaits net sont originales et réussies.

UN SAUVETAGE S’IMPOSE:

Même si la télé Tchad est mourante on ne peut l’euthanasier sans essayer de voir s’il y a encore des moyens de la sauver.

La prise en compte des critiques:

La télé Tchad ne prend presque jamais en compte les critiques des téléspectateurs, comment expliquer que chaque année Miss Tchad subit des critiques toutes plus virulentes les unes que les autres? Cela n’est pas gratuit.
La prise en compte des critiques ne peut aider qu’à redresser.

Un sondage des téléspectateurs:

Un sondage des téléspectateurs s’impose, comme ça au moins ils seront au courant de nos exigences, pas trop compliqué, juste comme un micro trottoir où tout le monde y gagne.

Enfin bref si la télé Tchad est sauvé c’est encore un plus pour nous et ainsi on écoutera plus des vannes du genre :« Le fait que vous Regardez la Tele
#TCHAD donne déjà une idée approximative de votre QI»

Bon début de semaine à tous.

Annadjib


Tchad : quand aimer les dessins animés devient un véritable problème

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Je n’ai jamais compris pourquoi, mais la majorité des Tchadiens ont toujours eu un dégoût pour les BD, mangas, films d’animation, bref tout ce qui se rapproche du 8ème Art .
Forcément, quand quelque chose est détesté, ses fans et amateurs le sont par ricochet.
C’est ainsi que toute ma vie je me suis vu traité de tout les noms, non seulement par mon entourage mais parfois par des inconnus (surtout les libraires).

UNE HAINE INEXPLIQUÉE :

La question des dessins animés ne fait pas vraiment débat quand c’est un enfant qui les regarde, mais quand c’est un adulte c’est là qu’apparaissent les problèmes.
C’est pour ça qu’il y a pleins de radicaux, ceux pour qui un adulte devrait plutôt s’intéresser à des loisirs dit «normaux» pour son âge, notamment le sport, la musique, ou plutôt s’intéresser à la situation politique du pays et non passer la journée devant la télé à regarder des dessins animés.
Tellement ils sont haineux que quand ils voient un personnage de dessin animé passe sur leur fil d’actualité Facebook ou Twitter ils ne peuvent s’empêcher d’insulter celui qui l’a posté.

LA DIFFICULTÉ D’EN TROUVER :

Même si y a des amateurs inconditionnels de mangas, BD etc, s’en procurer devient un véritable casse-tête.
À l’époque les seuls endroits où l’on pouvait s’en procurer c’était au marché central de  N’Djamena près du Cinéma Rio et cela à condition de tomber sur un libraire compatissant car il suffisait juste d’en demander pour, soit se faire insulter soit simplement ne pas recevoir de réponse.

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Les années passèrent, nos rares fournisseurs se sont tous convertis en vendeurs de crèmes et de sacs en papier car le marché des BD était mourant voire enterré.

NOTRE SEUL ESPOIR :

Vu qu’on avait pas tous Canal Sat, la seule solution c’était de s’en remettre au CD de mangas piratés en provenance du Nigeria et de la ville voisine de Kousseri.

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C’est possible de télécharger ou de regarder en streaming les mangas et les films d’animation les plus récents mais vu le prix et la qualité de la connexion au pays on s’est vite rendu compte que, quand on a une passion faut être sacrément thuné et motivé, surtout quand il faut traverser la frontière pour télécharger la dernière saison de son mangas favoris.

Annadjib


Les tchadiens et le net

Génération 94 j’ai connu l’utilité du net quand il fallait faire des recherches pour divers exposés scolaires.

Le net on l’a connu pour la plupart vers 2008, meme si à l’époque le téléphone portable était tres onéreux on pouvait se procurer un Motorola L6 ou L7 qui étaient à la mode, on entendait parfois parler des réseaux sociaux mais on était pas vraiment intéressé car nous et le net ça se résumait à télécharger des jeux java pour téléphone et faire parfois des recherches sur Wikipedia.
Les réseaux sociaux n’étaient pas vraiment notre point fort car entre les semaines chargées au lycée et les week-ends Playstation on savait pas vraiment où mettre la tête.

Arrivés vers les année 2010-2012 les téléphones portables étaient de plus en plus nombreux sur le marché on pouvait se dégoter sans problème un Smartphone Android au marché noir( car là ba on pouvait se trouver un téléphone performant à bas prix)
On commençait à s’intéresser de plus en plus aux réseaux sociaux car dans les affiches de nos opérateurs Airtel Tchad et Tigo Tchad on vulgarisait de plus en plus le net avec des forfaits réseaux sociaux, du coup on s’est créé des comptes Facebook dans la foulée pour communiquer avec des amis qui sont parti étudier à l’extérieur du pays, suivre nos stars favorites etc…

L’année 2015 avait débuté sur un fond de crise sociale avec diverses manifestations, grèves à répétition des fonctionnaires, inflation des denrées alimentaires etc.
Avec l’arrivée de la 3g et la 4g au pays, le net est devenu un véritable champ de bataille où chacun dans des groupes comme Tout les tchadiens du monde , donnait son avis, dénonçait, critiquait tout ce qui était jugé anormal dans la situation du pays.
jusque-là tout allait bien puis arriva l’année 2016.

L’année 2016 comme la précédente débutait sur un climat économique et social hostile, les internautes n’ont pas manqués de faire connaître chaque jour leur mécontentement;
Puis arriva une sordide Affaire de viol qui avait choqué toute la communauté tchadienne, ceux qui n’avaient pas encore de compte Facebook ont débarqué sur le réseau pour être au  courant de l’évolution de l’affaire, certains ont même publié des vidéos pour critiquer cet acte ignoble, d’autres pour intimider ou insulter voire calomnier les autres;
C’était le comble quand il y avait des vidéos clash entre vieillards sur l’affaire, vidéos plus hilarantes qu’haineuses.
Heureusement la tension s’est apaisée quand le gouvernement et les  opérateurs mobiles ont mis en place des restrictions sur le net et on profité pour modifier les forfaits dans la foulée;
Eh oui même si notre connexion internet est parmi les plus chères on pouvait encore augmenter son prix.

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Enfin, entre nos frères qui utilisent le net pour faire épanouir leur ethnocentrisme et ceux pour qui ce n’est qu’un simple passe temps, y a d’autres qui ont compris les potentialités du domaine .
C’est ainsi que cette année la fête de l’Internet a été une réussite grâce à la contribution de divers acteurs comme Le collectif Geek WenaKLabs qui s’est donné pour objectif de créer un espace de travail destiné à promouvoir et faciliter l’accès au technologies de l’information et de la communication (TIC) au Tchad;
Avec des rencontres enrichissantes comme l’heure du net.

À plus

annadjib


Les Tchadiens et l’alternance

Tout tchadien avisé s’est sûrement demandé un jour si l’alternance démocratique est vraiment nécessaire, question qui paraît banale et facile à première vue, mais le problème c’est de quel côté on se place pour essayer de répondre à cette question, ainsi soit on est un conservateur partisan de la stabilité soit un partisan de l’alternance démocratique.

Le point de vu des conservateurs :

Pour eux la longévité au pouvoir est perçue comme un mal nécessaire, en effet la paix et la stabilité acquisent au prix de multiples sacrifices ne sauraient être remis en causes par des rêves et espoirs d’une opposition politique le plus souvent fictive  qui refuse de déposer des recours  puis se plaint de fraudes( J’ai pas les mots) et une jeunesse résignée et certainement « manipulée » par des hommes politiques via le net .
Les opposants sont perçus comme des crotales qui profiteraient du pouvoir pour s’enrichir avec leurs proches alors que l’actuel président lui a presque fini de le faire et recommencer à zéro n’est pas la meilleure des solutions et une guerre civile pendant que le pays essaie enfin de se développer ne serait pas la bienvenue:
– En plus on attend un chemin de fer…meme si on l’attend depuis… ça pourrait aider et nourrir d’espoir certains Comme à Abeche)
-On a enfin un supermarché qui pourra aider à la promotion de nos malheureux artistes encore une preuve de l’émergence.
La plupart des «conservateurs» sont les rescapés d’anciennes crises politiques, des étudiants lucides, des «Griots» et la plupart du temps des citoyens victimes du syndrome de Stockholm.

Les partisans de l’alternance démocratique:

Eux c’est les rêveurs, les résignés les énervés les «Bandits de grand chemins» Ils sont mal vu par le pouvoir en place car ils dénoncent chaque jour les injustices du système en place, la plupart du temps c’est sur le net car être un révolutionnaire virtuel c’est parfois mieux que se faire poursuivre par la police et finir bien tranquille à l’hôpital
Ils savent qu’ils mènent un combat qu’ils ne peuvent gagner surtout quand après chaque meeting de l’opposition ils sont obligés d’esquiver les matraques et fumigènes de la police…
Il faut aussi préciser que parmi eux certains excellent dans la mythomanie et la calomnie pour des raisons plus qu’obscures…

Et enfin y a nous…
Nous dont le point de vu ne compte pas…
Nous qui préférons juste rester à l’ombre, spectateur de notre désastreuse situation politique.

Annadjib


L’histoire d’un tchadien

C’est l’histoire d’un tchadien comme les autres…. jeune, ambitieux mais bon parfois vicieux….
C’est un jeune diplômé, titulaire d’un master en Droit ( l’option importe guère)   revenu au pays pour le servir ,trouver un boulot et réconforter sa famille qui l’a aidée tant bien que mal à terminer ses études.
C’est un tchadien qui par fierté te dira qu’il n’a jamais manqué de rien.
C’est un tchadien qui à trop d’honneur, qui simule le bonheur…
Après quelques jours de repos il décida de rassembler les dossiers nécessaires pour la fameuse intégration à la fonction publique, les déposa puis se trouva un petit emploi temporaire avec une agence de communication tchadienne.
Des années passèrent mais toujours rien… il n’avait personne pour le pistonner et mêmes s’il avait quelqu’un sa fierté est sa principale qualité et même un défaut….
Un jours il décida de passer à la Fonction publique … »Trop d’appelés mais peu d’élus »  se disait-il dans sa tête…
Arrivé et après quelques démarches on lui dit que ses dossiers avançait petit à petit.
Il était déjà midi il eu une petite faim et décida de se rendre a la boutique en face du Ministère de la fonction publique pour prendre un Sandwich; vu qu’il aimait la lecture il décida de lire l’emballage de son sandwich et qu’elle fut sa surprise quand c’était son diplôme qu’il avait entre les mains, le même diplôme qu’il avait déposé au ministère en vue d’obtenir un emploi…
Une larme jaillit de ses yeux puis un silence assourdissant.
PARCE QU’ÊTRE TCHADIEN EST UNE TACHE COMPLEXE …

annadjib