Crédit:

Pour un usage plus responsable des réseaux sociaux au Tchad

Le 2 décembre, à l’occasion de la Journée nationale de prière pour la paix et la cohabitation pacifique, le Président de la République, lors de son intervention, s’est exprimé sur l’usage qui est fait des réseaux sociaux au Tchad :

« Je m’adresse particulièrement à la jeunesse, génération des années 90 et 2000 qui n’a pas vécu les affres de la guerre, vous utilisez mal les réseaux sociaux »

Idriss Deby Itno

Cette intervention, faisant référence à « la culture du communautarisme » qui sévit depuis un bon moment sur les réseaux sociaux, a eu le « mérite » de ramener la question de l’usage des réseaux sociaux dans le débat public. S’en sont suivis quelques débats, conférences, analyses et interventions sur le sujet, puis rien d’autre.

S’il est vrai que l’usage fait des réseaux sociaux par une partie des internautes tchadiens (jeunes et vieux) peut être qualifié de très mauvais, il est regrettable de voir qu’on ne cherche pas à savoir quelles sont les causes réelles du problème et quelles pourraient être les solutions. On pourrait en parler tous les jours et organiser des débats, mais sans action concrète, rien ne changera.

Avant tout : Identifier les causes du problème

Il y a quelques mois, on parlait sur le blog de la prolifération sur les réseaux sociaux de contenus plus violents les uns que les autres : vidéos, photos et textes reflétant un malaise de société. Dix mois plus tard, on en parle toujours. Les débats et grands discours n’ont rien changé à ce qui se passe sur les réseaux sociaux.

En réalité, on dénonce sans se demander pourquoi les internautes tchadiens utilisent mal les réseaux sociaux.

Si les internautes partagent régulièrement de fausses informations, le font-ils exprès, ou parce qu’ils ne savent pas distinguer une vraie information d’une fausse ?

Si un tel tient un discours communautariste, est-ce pour nuire à autrui, ou parce qu’il pense être dans son droit à s’exprimer librement ?

Si un tel poste régulièrement des blagues « déplacées » pour s’amuser, sait-il que cela pourrait lui couter cher dans certaines circonstances ?

Il faudrait donc au préalable identifier les causes de la mauvaise utilisation des réseaux sociaux au Tchad avant d’y trouver des solutions.

Chercher des solutions concrètes

Vu que le mauvais usage qui est fait des réseaux sociaux au Tchad pourrait s’expliquer par différentes causes, il est important d’y chercher différentes solutions.

Cela devrait passer nécessairement par d’énormes efforts de sensibilisation et de formation à l’usage des réseaux sociaux pour toutes les tranches d’âges, pour que le plus grand nombre comprenne la spécificité des différents réseaux sociaux, leurs règles et conditions d’utilisation.

Lycéennes lors d’une formation sur les usages du numérique. Photo : Annadjib Ramadane

Même si avec les grands moyens de l’Etat il serait difficile d’atteindre tout le monde, on pourrait former des associations et personnes qui seront chargées de former les autres à leur tour. Cela, pour le bien de tous.

Annadjib

Partagez

Auteur·e

fatakaya

Commentaires