Le samedi 13 juillet restera un jour mémorable pour beaucoup d’internautes tchadiens. Après presque de 16 mois de restriction des réseaux sociaux au Tchad, le record de blackout numérique en Afrique selon Reporters sans frontières, le président de la république a annoncé, à la surprise générale, la levée de la restriction des réseaux sociaux lors d’un discours qui a eu lieu à la clôture du forum Tchad Numérique.
Après plus de 15 mois de coupure dénoncés par @RSF_inter, l’accès aux réseaux sociaux a enfin été rétabli au #Tchad. Le pays détient désormais le record du plus long blackout numérique enregistré en #Afrique #KeepItOn @Internet_SF pic.twitter.com/pT6KS0crid
— RSF en français (@RSF_fr) 14 juillet 2019
Finis donc les VPN, ces applications servant à contourner la restriction des réseaux sociaux et consommant une partie des forfaits internet, finis les lettres ouvertes et les dénonciations à coup de hashtags. Les internautes tchadiens sont désormais libres de s’exprimer et de donner leur avis en ce qui concerne la gestion de la chose publique.
La levée de la restriction des réseaux sociaux est avant tout un retour à la normale. On peut s’en féliciter ou s’en réjouir, ça dépend de tout un chacun. Mais pour moi, c’est aussi un signe annonçant des jours meilleurs pour le numérique au Tchad.
Une nouvelle dynamique pour le numérique au Tchad
Ces derniers mois, j’ai pu observer qu’il y a une certaine dynamique qui est en cours au Tchad. Notamment via la nomination de personnes jeunes, compétentes et surtout conscientes de ce que le numérique peut apporter au Tchad :
- En avril dernier, a été organisé à l’Assemblée nationale une journée d’information sur les secteurs des postes et des TIC à l’endroit des députés, qui, pour la plupart sont des personnes âgées et un peu en déphasage avec le numérique ;
- Des rencontres avec différentes associations évoluant dans le domaine du numérique au Tchad ont été entreprises ;
- Le 13 juillet a été inauguré le réseau de fibre optique N’Djaména – Adré, qui permettra de baisser énormément le coût d’internet au Tchad et qui, selon les mots du ministre des postes et NTIC, « marque indubitablement l’évolution du numérique et son apport sur l’Economie de notre pays » ;
- Et du 11 au 13 juillet 2019 a eu lieu à N’Djaména le forum Tchad Numérique qui s’est conclu par la levée de la restriction des réseaux sociaux.
Tous cela montre à suffisance que la situation change. Et même si pour le moment il y a plus de promesse que d’actes, on est en droit d’espérer un avenir meilleur, car même ceux qui hier négligeaient tout ce qui a trait au numérique se le réapproprient aujourd’hui.
Une réappropriation du numérique par le gouvernement
Le gouvernement tchadien qui était d’abord dans une certaine logique de négligence des réseaux sociaux est en train de se les réapproprier. Notamment en commençant à communiquer de plus en plus via ces plateformes et les sites web officiels. Même si cette communication n’est pas encore optimale, car certains ministères n’ont pas encore sauté le pas, ça fait toujours plaisir de savoir ce qui se passe quotidiennement dans nos différents ministères.
Juste après la levée de la restriction des réseaux sociaux, 4 pages Facebook officielles du gouvernement ont obtenu le badge bleu.
#Tchad : juste après la levée de la censure internet, 4 pages Facebook officielles du gouvernement obtiennent le badge bleu.
Un nouveau départ est possible. #Adjib pic.twitter.com/Ah2hCv6Ynk— Annadjib Ramadane (@annadjib) 13 juillet 2019
Peut-être un signe du réseau social pour nous dire qu’il suit de près ce qui se passe chez nous.
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier que la balle est dans le camp des internautes tchadiens. Ils doivent faire comprendre aux gouvernants que la levée de la restriction des réseaux sociaux n’est pas inutile. Surtout en publiant plus de contenus positifs et en utilisant de manière plus responsable les réseaux sociaux.
Pour conclure, méditons sur ces mots du président de la république :
Exprimez-vous en toute liberté ! Donnez votre avis sur la conduite des affaires publiques ! Critiquez librement l’action de vos gouvernants ! C’est votre droit le plus absolu comme je l’ai toujours affirmé.
Mais je vous exhorte à ne pas contribuer à répandre les idées rétrogrades et autre « fake news » qui, à force, fragilisent le lien social et finissent par ébranler la concorde nationale.
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