Quand on m’a proposé de participer pour une semaine à une campagne de prévention du VIH et des grossesses non désirées dans la ville de Bol, je n’ai pas hésité une seconde.
Disons que c’était une occasion de visiter une ville inconnue et de me faire un peu d’argent. Surtout que c’était la première fois de ma vie que je devais recevoir une rémunération, et peu importait la somme, il n’était donc pas question de manquer cela. Soit.
C’est dans cet état d’esprit que je me suis retrouvé un dimanche matin dans un 4×4 en direction de la ville de Bol.
Le départ pour Bol
Bol est une ville située dans la région du lac. La plus grande ville d’une région tristement célèbre au Tchad, car quand on en parle, c’est pour rappeler que le lac Tchad est toujours en danger, ou que les terroristes qui sont cachés dans la région ont encore frappé. Avant le départ, j’étais persuadé que la ville était située quelque part au sud du pays, pas très loin de la ville de Moundou. Au contraire, on a pris la route est qui passe par la ville de Massaguet, on a dépassé la ville de Massakory, puis on est descendu du bitume pour emprunter un chemin pénible, plein de sable et de détours. Apres 8 heures de trajet, on arriva enfin à la ville de Bol qui est pourtant à moins de 200 kilomètres de N’Djaména.
Le début des activités
Le lendemain de notre arrivée, la campagne fut lancée dans l’après-midi en face de la grande mosquée de Bol, en présence des autorités locales, militaires et administratives. Suite à quelques discours, le dépistage débuta enfin. La campagne en question fut organisée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le ministère de la santé publique et d’autres partenaires. Le but principal de la campagne était d’endiguer à moyen terme l’épidémie de VIH qui sévit dans la région du lac, à travers des dépistages et sensibilisations, et accessoirement de sensibiliser aussi les populations locales aux enjeux de la planification familiale.
#Tchad : J’étais à Bol pour une campagne de prévention du Sida et grossesses non désirés de l’UNFPA.
Les lycéens et collégiens étaient des centaines à se faire dépister. #Adjib pic.twitter.com/kNXZ2g5qY0— Annadjib Ramadane (@annadjib) 14 avril 2018
Lors de la campagne UNFPA de prévention du VIH et des grossesse non désirées à Bol, des enquêtes de terrain ont été effectués pour sensibiliser la population et récolter des données. #Tchad #Adjib pic.twitter.com/pHWfIdWJC5
— Annadjib Ramadane (@annadjib) 14 avril 2018
Le jour du dépistage du VIH, le centre de santé urbain de Bol était plein de monde. Femmes, enfants et dignitaires ont fait le déplacement. #Tchad #Adjib pic.twitter.com/y8sNDIRkXO
— Annadjib Ramadane (@annadjib) 15 avril 2018
Lycée, centres de santés, espaces publics, villes et villages environnants ont été les théâtres des opérations car dans la région, le VIH fait d’énormes dégâts.
Les dégâts du VIH dans la région du Lac
Selon les chiffres du Fonds des Nations Unies pour la Population, à propos du VIH dans la région du lac, sur près de 25000 personnes dépistés, 2% auraient le SIDA. Près de 2000 personnes sont sous anti-rétroviraux et autant de personnes seraient atteintes par la maladie sans le savoir. La maladie est beaucoup plus présente dans les villages servant de camp de passage et dans les camps de réfugiés. Lors de la campagne de dépistage, il n’était pas étonnant de trouver des séropositifs de tous âges, certains avaient la soixantaine, d’autres juste la quinzaine. Mais malgré le VIH et les terroristes, Bol est une ville pittoresque.
Bol, une ville pittoresque
Bol est une ville pleine de sable. Marcher est carrément fatiguant. Le paysage est marqué principalement par les 4×4 de diverses organisations internationales et ONG qui défilent incessamment et des chameaux chargés de lait, bois, tapis et diverses marchandises, faisant penser à une ville du désert.
Puisque Bol est au bord du lac Tchad, le poisson est une des richesses de la ville. En soirée, des odeurs de fritures entourent le marché.
L’eau consommée en ville est légèrement salée, la présence de natron dans l’eau lui donne un teint légèrement rougeâtre.
Dans l’après-midi, les populations locales vont au bord du lac pour se baigner, faire la lessive, se reposer ou pêcher.
Même si je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me promener, je retiens de Bol une ville accueillante, riche culturellement et surtout ses jeunes filles qui nagent en soirée au bord du lac et dont la beauté n’a rien à envier à celle des sirènes (sauf une nageoire bien sûr).
Un après midi à Bol, sur les rives du Lac Tchad. #Adjib pic.twitter.com/OO0vBk4kxB
— Annadjib Ramadane (@annadjib) 28 avril 2018
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