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Ode à la poussière

Ces feuilles qui frémissent

Ces dents qui grincent

Ces cheveux qui jaunissent

Ces yeux qui rougissent.

Ces turbans et voiles qu’on porte

Ce brouillard qui nous enveloppe

Ces papiers que le vent emporte

Cette envie de tomber en syncope…

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Comme vous l’avez deviné L’Harmattan est arrivé sans prévenir, entouré de son fidèle serviteur, la poussiere.

Très tôt dehors, le vent ne cesse de loger dans nos bouches, yeux et oreilles une fine poussière. Ce qui, accompagné de notre fameuse chaleur rend la journée vraiment longue.

Très longue sont les journées pour ceux qui n’ayant aucune activité en ces temps de crises et grèves préfèrent s’isoler pour éviter d’énerver ou se faire énerver par les proches. Car c’est connu, la poussière à force de nous agacer, nous rend grincheux et nous plonge dans un assourdissant silence.

Les coins autrefois animés jours et nuit dans le quartier se vident, nos longues nuits sont enveloppées d’un silence qui est parfois troublé par le cinéma voisin ou par l’aboiement lointain d’un chien errant.

Nos légions de moustiques disparaissent subitement laissant la place aux grillons et quelques sauterelles.

Seul les lézards semblent heureux car même le chat, leur ennemi juré n’est pas d’humeur à sortir les pourchasser.

Nos lèvres et gorges s’assèchent, toux et rhumes sont généreusement distribués par la poussière.
Pommades et crèmes autrefois délaissées deviennent nos fidèles compagnants.

Au loin on peut voir nos aînés, qui, autrefois nous devisagaient à cause de nos lunettes, en porter car c’est devenu un « mal nécessaire »

N’djaména métamorphosée et plongée dans une sorte de longue méditation grâce à la poussière.

Annadjib

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Auteur·e

fatakaya

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