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Une députée pour le peuple tchadien

L’un de mes fidèles lecteurs m’a fait remarqué que depuis quelques jours une vidéo d’une des sessions de notre Assemblée nationale est apparue sur Facebook, car elle était selon ceux qui l’ont posté censuré, pourquoi ? Par qui ? Des questions pour le moment sans réponse.

J’ai visionné la fameuse vidéo, et on peut y voir une séance de l’Assemblée nationale sur la présentation du plan de lutte contre la crise qui secoue le pays. Et là une députée, y’en a pas deux comme elle dans notre assemblée nationale, qui, bien qu’elle est de la majorité, prend la parole, dit tout haut ce que les autres députés pensent tout bas.

Cette femme, oratrice remarquable c’est Aziza Baroud.

Son intervention était longue ma foi, 9 minutes, si l’on compare avec les interventions d’une minute de la majorité des députés c’est un record.

Sans plus tarder voyons les points saillants de son intervention.

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Je voudrais vous saluer et vous présenter aussi mes félicitations pour avoir été désignés pour prendre en main la gestion de notre vécu de tchadien.
Je serais tenté aussi de vous encourager parce que c’est une tâche ardue dans un contexte extrêmement difficile que vous abordez votre travail.

 

Après les sacro-saintes formules de politesses, la député en a profité pour féliciter le nouveau gouvernement, les encourager et leur rappeler leur tâche quotidienne qu’est la gestion de notre vécu de tchadien (il faut avouer que ça fait des années qu’on se demande quel est le rôle du gouvernement, vu que le peuple est en roue libre).

Vu la crise, ça devient encore plus compliqué pour le gouvernement qui déjà, ne s’y retrouvait pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monsieur le Premier Ministre vous conviendrez avec moi que… Les uns et les autres l’ont déjà dit à plusieurs reprises, nous nous attendions à quelque chose de plus concret, nous aurions aimé écouter plutôt des actions concrètes et qui pouvaient apporter quelque réconfort à cette période vraiment de grande incertitude.

 

 

Les temps sont durs et le peuple attend un programme salvateur de la part du gouvernement, quelque chose de soulageant, de concret et pas un programme placebo qui achèvera d’un coup les plus faibles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Personnellement j’avais pensé que vous viendriez ici avec un programme de crise, un programme courageux, un programme fort et un programme néanmoins de crise. Dans lequel on a pas besoin d’égrainer et de revenir encore sur tout ce que nous connaissons déjà.

 

L’accent est mis sur le programme, on attendais vraiment quelque chose de fort, de CRISE ! Mais on a plutôt eu droit a un programme standard, pas très différents des anciens dont on cherche encore les effets.

Nous avions voulu vraiment vous écouter sur la question des finances publiques, tout simplement parce que le nerf de la guerre c’est d’abord cela […] on aurait souhaité qu’avec votre équipe vous seriez ceux là qui ont fait ce travail courageux, attendu par tous de libérer tout simplement les services de régi financière tel que la douane ou les impôts, parce que nous savons très bien que quoi que nous disions, quoi que nous fassions, si nous avons pas atteint un minimum de résultat à ce niveau là, tout ce qui a été bâti aussi cohérent que ce soit ne pourrait pas voir le jour, bientôt, en tout cas.

La question des finances a été bâclée, voire même pas bien abordée, alors que notre problème actuel est financier. Décidément notre gouvernement a le sens des priorités.

On espérait que le gouvernement aurait eu l’audace de libérer les services de régi financière qui, ma foi ont une gestion aussi claire qu’un Coca-cola. Tant que ça continue comme ça on est aussi condamné que notre football.

La question combinée de l’emploi, de la jeunesse et des femmes aurait pu faire l’objet une fois de plus de quelque chose de plus concis, de plus concret, non une liste simplement de vœux pieux et que nous connaissons tous. 

Je suppose que sur le chapitre À voir plus tard figurait : l’emploi, la jeunesse et les femmes. Comme on le sait tous, les vœux pieux du gouvernement se réalisent parfois vite (mise en retraite)  ou tardivement comme un avancement.

C’est pas parce que N’djamena est déjà devenue la vitrine de l’Afrique, comme la télévision aime le dire que le quart de la population (du pays) vit agglutinée autours de cette ville. Mais c’est parce que ailleurs c’est devenu invivable, le petit peuple ne peut plus vivre tranquillement, calmement, avoir accès à l’eau, à l’école, à la santé en dehors de cette zone là. On ne peut pas continuer comme ça !

Certains bien informés par la Télé Tchad se diront que tellement N’djamena est magnifique qu’elle favorise l’exode rural. Eh ben non. Quand t’habite dans un coin oublié de l’État où la justice est rendue par des commandants de brigade, où il n’y à ni eau ni électricité, pas d’écoles digne de ce nom, ton instinct te force à te déplacer comme un oiseau migrateur.

Et arrivé à N’djaména tu te rends compte qu’y vivre ce n’est pas une sinécure. Et voilà que tu fais ce qu’on appelle l’exode urbain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’accès à l’eau potable est devenu véritable problème dans certaines régions

La député a illustrée ses propos avec la Senafet (semaine nationale de la femme tchadienne) qui a eu lieu dans la ville de Biltine situé dans le Ouaddaï Géographique. Les invités ont été ravitaillé par des citernes en provenance d’Abeche qui est tristement célèbre pour ses mégas pénuries d’eau. Malgré les promesses ces régions ont toujours des problèmes d’accès à l’eau car leur sol rocailleux rend impossible de mettre en place des forages si ce n’est avec un matériel adapté dont seul peut se procurer l’État.

Notre pays est confronté dans certains endroits à de sérieux problèmes […] depuis les 10 dernières années jusqu’à aujourd’hui y’a des tchadiens qui sont devenus des personnes errantes dans leur propre pays, y’a des tchadiens qui sont obligés de quémander autours des camps de réfugiés pour pouvoir survivre. Monsieur le premier ministre, c’est nous qui faisons fasse à ses populations là et c’est à ces populations là que nous sommes tenu de répondre. 

En parlant de crise migratoire la député fait savoir que certains de nos frères errent et parfois mendient pour survivre. Triste réalité de populations oubliées.

Mesure t’on la honte d’un député qui revient à ceux qui l’ont élu sans avoir changé quelque chose à leur quotidien?

Madame Aziza Baroud est la seule qui s’intéresse à ceux qui l’ont élu. Mes respects.

Et pourtant on fait comme si tout va bien, comme si on doit noyer tout ses problèmes, dans les 

problèmes généraux.

On a des députés qui n’ont jamais pris la parole à l’Assemblée. Ils sont que des figurants. Et vu leur inertie j’en déduis que ceux qui les ont élus se portent à merveille.

Je ne parle plus de reforme, car ce mot là est devenu banal.

Nos reformes ne sont qu’esthétiques, on veut une révolution.

 

Nous sommes entrain d’accumuler un certains nombre de problèmes, N’djaména est devenue une véritable bombe à retardement. Le compte à rebours a commencé, il ne faut pas que l’on se voilà la face, il faut qu’on touche aux problèmes qui fâchent, fâchons nous une bonne fois pour toute mais trouvons des résultats, des issues. On ne va pas solutionner tout les problèmes, c’est pas vrai. Mais il y a quand même des thèmes sur lesquels on ne peut plus s’amuser. 

Mieux vaut prévenir que guérir dit-on, mais vu qu’on est déjà malade le mieux serait d’assumer sa maladie de lutter et d’arrêter de jouer aux cons.

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L’intervention de madame Aziza Baroud a été diversement appréciée.

Madame Aziza Baroud en s’adressant au gouvernement s’est faite avocate du peuple tchadien et a fait preuve d’une finesse d’esprit et d’un raisonnement plus poussé que tout les députés de l’hémicycle depuis le début de l’année.

Comme d’habitude certains manquant cruellement de matière grise en ont profité pour polémiquer en racontant du n’importe quoi.

Il s’agit ici ni d’une défection ni d’un quelconque intérêt politique, mais bel et bien de l’avenir du peuple tchadien.

Encore mes respects.

Annadjib

 

 

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Auteur·e

fatakaya

Commentaires

Waldar
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Annadjib tu es courageux mais fais un effort pour améliorer tes écrits
la deuxième chose est de te dire que Aziza Baroud n'est pas pour le peuple, preuve c'est qu'elle est où depuis longtemps là et c'est maintenant qu'elle sache que le peuple souffre?
la dernière chose c'est qu'elle est voleuse, elle a construit une maison à Marrakech avec l'argent qu'elle a volé quand elle était au ministère de la santé

Annadjib
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merci pour l'intervention.
Sur les accusations de détournement, j'ai pas assez d'informations pour me prononcer à ce sujet.
Peut être quelle n'était pas pour le peuple, mais c'est mieux de s'en inquiéter un jour que jamais.

Petit lalou
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De la poudre aux yeux man.
On l'a vu gérer des ministères alors qu'elle ne vienne pas nous dire ça aujourd'hui.
En passant,demande à la députée, si elle connait la route qui mène à sa région.