Annadjib Ramadane

L’image de marque du Tchad sur internet

Imaginons que le Tchad 🇹🇩 est une marque qui prend au sérieux son image sur internet. Il devra nécessairement, dans cet environnement hautement concurrentiel, faire le maximum pour se démarquer de ses concurrents, qui ne sont ici, que les autres pays.

Cela, en promouvant de manière efficace ses différentes richesses (culturelles, touristiques, humaines, économiques…) et en élaborant des stratégies optimales pour atteindre différents objectifs (attirer des touristes et investisseurs…).

L’image de marque nationale ou « Nation Branding » est selon Wikipédia :

« Une initiative promouvant une identité nationale en utilisant les outils, les techniques et l’expertise issus du monde du management privé. »

L’image de marque nationale est aujourd’hui la préoccupation de plus en plus de pays en Afrique. Postes, structures ou directions sont mis en places pour s’en occuper ; notamment parce qu’elle s’avère efficace pour promouvoir et changer la perception d’un pays en dévoilant tout ce qu’il y a de positif.

On pourrait citer pour illustrer nos propos, la multiplication des « portails pays », sites destinés à la promotion des différentes richesses d’un pays. A l’exemple de Visit Rwanda et de celui du Togo, parfois accompagnés de partenariats avec de grands clubs de foot.

Avant de parler d’image de marque au Tchad

Parler d’image de marque au Tchad peut s’avérer compliqué, car pour l’instant, nous n’en avons pas vraiment. Pour un pays aussi vaste et compliqué que le nôtre, il est important de mener une réflexion (genre un audit) sur l’image que nous avons de notre pays, avant de voir dans quelle mesure nous pouvons la promouvoir à l’international.

Perception interne : ce que nous pensons du Tchad

Ici, il s’agit de se demander ce que nous pensons honnêtement de notre pays.

Le Tchad est-il pour nous l’un des plus beaux pays au monde, où il fait bon vivre, avec d’innombrables richesses culturelles, touristiques, culinaires, humaines… qui ne demandent qu’à être mises en valeur… Un pays dont on est fier et sommes les principaux ambassadeurs.

L'image de marque du Tchad sur Internet
Place de la Nation. Photo : Annadjib Ramadane.

Ou bien l’image d’un pays pauvre, rongé par la famine, les inondations, les rebellions de tout genre et attaques terroristes – qui circule dans les médias – est fondée ; et donc parler d’image de marque du Tchad et de promotion de notre pays, reviendrait à vendre une image à laquelle nous même ne croyons pas.

Pour mieux comprendre, 2 témoignages :

« Pour moi le Tchad n’est ni une dictature, ni une démocratie. Notre seul problème c’est l’anarchie qui règne un peu partout… Chacun n’en fait qu’à sa tête, et c’est pour ça que rien ne change. »

« Le Tchad est un pays riche par sa culture, sa diversité, ses paysages… Nous ne sommes pas parfaits… et il y a encore beaucoup de combats internes à mener. »

Vu les différents points de vue sur le sujet, il serait surement plus raisonnable de trouver un juste milieu ; du genre « Le Tchad n’est pas parfait, mais ça ne l’empêche pas d’être un beau pays », etc.

Perception externe : ce que pensent les autres du Tchad

Ici, il s’agit de mener une réflexion sur notre réputation à l’étranger.

Pourquoi dans certains pays voisins, les tchadiens sont réputés violents et agressifs ? Pourquoi certaines zones du pays sont catégorisées « zone rouge » par les représentations étrangères ? etc.

La question de l’image de marque doit être prise au sérieux, car tant que ce ne sera pas le cas, c’est le contenu négatif qui continuera à faire parler du Tchad.

Pour précision, contrairement à d’autres pays, nous n’avons pas beaucoup de célébrités (footballeurs, musiciens, cinéaste…) qui font rayonner notre pays à l’international et pousseraient à s’intéresser à nous ;

Image Marque Tchad
Mahamat Saleh Haroun, cinéaste tchadien, remporte en 2010 le Prix du Jury au Festival de Cannes avec le film : Un homme qui crie. Photo : Capture d’écran du film.

Bien que nous avons de sublimes paysages, par manque de promotion, ils restent encore très méconnus à l’étranger. Cause pour laquelle l’image du pays est principalement façonnée par les médias… et se résume malheureusement à des histoires de lutte contre le terrorisme et de rebellions…

Construire l’image de marque du Tchad

Une fois l’importance d’une image de marque comprise, il faut la construire. Un travail qui nécessite un positionnement clair et une vision impliquant des actions concrètes ; car construire une image de marque c’est construire toute une identité.

Image Marque Tchad
Peintures rupestres du site d’Archei au Tchad. Photo : Office National de Promotion du tourisme.

Cela implique de trouver des réponses aux questions et préoccupations suivantes :

  • Réfléchir sur les slogans à utiliser : « Pays de Toumaï » ou « Berceau de l’humanité » ; « Cœur de l’Afrique » ou « Vitrine de l’Afrique » ?
  • Quelle charte graphique : car un pays peut avoir un logo et toutes les déclinaisons qui vont avec. Le Bénin est un bon exemple, à chaque fête nationale, ou évènement marquant, il y a un logo spécial…
Logo des 60 ans d’indépendance du Bénin. Crédit : République du Bénin.
  • Quels partenariats nouer : on se rappelle encore du fameux « Tchad, Oasis du Sahel » qui a mal fini.
l'image de marque du Tchad sur Internet
Présentation du maillot du FC Metz, « Tchad, Oasis du Sahel ». Photo : Archives Tchad.
  • Quel sont nos richesses touristiques et comment valoriser le patrimoine culturel ?
Ouaddai. Photo : Annadjib Ramadane.
  • Faut’il mettre en place un portail pays ?
  • Faut-il chercher des ambassadeurs ?
  • Comment impliquer les internautes et les inviter à créer du contenu du positif ?
  • Quelles sont nos figures symboliques : nous avons par exemple Kélou Bital Diguel
Image Marque Tchad
Statue de Kélou au Musée National. Photo : Annadjib Ramadane.

Un travail de longue haleine qui revient principalement aux autorités, via la mise en place d’un organe spécial et l’implication de tout un chacun, ce pays est notre patrimoine commun.

Sur les traces de Toumaï…

« En 2001, la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne dirigée par le professeur Michel Brunet met au jour un crâne vieux de 7 millions d’années. Une découverte capitale : Toumaï est le plus vieil hominidé découvert à ce jour ! Le Tchad obtient alors le prestigieux surnom de berceau de l’humanité. »

Synopsis du documentaire : Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité.

Cette année est sorti le très intéressant documentaire : Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité. Du réalisateur Tchadien, Aaron Padacké Zégoubé.

Image Marque Tchad
Affiche du documentaire : Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité

Le documentaire retrace la découverte de Toumaï et les principaux événements qui ont suivi la découverte du fossile.

J’ai eu la chance de rencontrer le réalisateur du documentaire ; et il faut dire que l’on ressent dans son travail, toute la fierté du peuple tchadien lors de la découverte de Toumaï. Preuve qu’il occupe une place de choix dans notre identité.

Pour conclure, un extrait de l’intervention du Dr Clarisse D. NEKOULNANG. Conservatrice au CNRD / Tchad dans le documentaire.

Toumaï a fait la fierté de beaucoup de tchadiens. Avant les gens ne connaissaient pas le Tchad. Ils disaient : Où est le Tchad ? Est-ce qu’il existe ? Qu’est-ce qu’il y a au Tchad ?… Parce que pour les gens, le Tchad est un pays en Guerre.

Mais depuis la découverte de Toumaï, il y a des expositions internationales où l’on expose Toumaï. En France, ils ont même une gare qui porte le nom de Toumaï. En Afrique Centrale, on est le seul pays à avoir des fossiles. Donc le Tchad est le premier. Et Toumai a vraiment aidé à faire connaitre le Tchad à travers le monde.

Et quand tu dis que tu es tchadien, on dit : Ah c’est le pays de Toumai, le pays de nos ancetres… Donc c’est vraiment un sentiment de fierté pour tous les tchadiens. Et moi particulierement.

Dr Clarisse D. NEKOULNANG. Conservatrice au CNRD / Tchad

Pour voir gratuitement le documentaire : Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité.

Annadjib.


Au Tchad, le ramadan s’annonce compliqué

Cette année les mesures sécuritaires et sanitaires du gouvernement vont bouleverser le ramadan au Tchad : couvre-feu dès 19 heures, interdiction des rassemblements, fermeture des lieux de culte et marchés…

Il est juste 9 heures du matin, et la température avoisine déjà les 32 degrés. Le taxi 🚕 s’avance tout doucement dans la rue de 40 mètres de N’Djaména, et le vent qui s’y engouffre est brulant.
Malgré les regards insistants lancés à gauche et à droite par le chauffeur en quête d’autres clients, aucun stop, la rue est quasiment déserte. Seules quelques voitures de particuliers et motos semblent tenir compagnie aux rares taxis visibles.

Depuis une vingtaine de jours, plusieurs mesures sont prises par le gouvernement tchadien afin de lutter contre le coronavirus. Les marchés sont fermés, les transports en commun sont limités, un couvre-feu est appliqué des 19 heures et très récemment, le port du masque est devenu obligatoire 😷.

Résultat, la ville est quasiment à l’arrêt, les rues sont quasiment vides, et chaque jour ressemble à un dimanche.

Rue, Tchad, N'Djaména, Ramadan
Il y a de moins en moins de taxis en circulation. Photo : Annadjib Ramadane.

La majeure partie de la population de la ville qui vit du commerce journalier ou « Rizkh Al Yom » est désemparée. Certains commerces sont fermés et il n’y a pas assez de mesures sociales fortes comme par exemple au Niger ou au Togo ; alors que dans une dizaine de jours, c’est le ramadan, un mois qui nécessite beaucoup de préparation et qui sera dur pour beaucoup.

Difficile de préparer le ramadan au Tchad

D’habitude à N’Djaména, et sur toute l’étendue du territoire tchadien, le mois précédent le ramadan est celui dit de « préparation« .
Les commerces tournent à fonds, les jeunes font moins les difficiles et travaillent énormément pour amasser un maximum d’argent pour faire face au ramadan ; les plus prévoyants commencent à faire des provisions avant l’augmentation des prix des denrées etc.

Mais cette année, pour cause de coronavirus, beaucoup ont perdu leurs revenus et sans aide du gouvernement, il serait difficile de faire face au ramadan. Il nous faudrait peut-être un programme d’aide comme Novissi au Togo.

https://twitter.com/NovissiTG/status/1249834350344122375?s=20

En attendant, les commerces tournent au ralenti, les transports sont limités et malgré la mise en place d’un numéro vert, les prix des denrées continuent d’augmenter. Impossible de penser au lendemain quand même le repas quotidien est incertain.

Un ramadan au déroulement particulier

Le ramadan est un mois béni et plein de mérite pour la communauté musulmane. Un mois de jeûne, de repentir, d’entraide et de remise en question.

Durant les journées de ramadan, la plupart des personnes s’occupent comme d’habitude et d’autres font des retraites dans les mosquées. Le soir, on rentre chez soi pour la rupture du jeûne. S’ensuivent les prières de Tarâwih à la mosquée, les sorties digestives nocturnes ou promenades, les veillées jeux de cartes pour certains, etc.

Mosquée fermées au Tchad durant le Ramadan.
Les lieux de cultes sont fermés. Photo : Annadjib Ramadane.

Mais cette année les mesures sécuritaires et sanitaires du gouvernement vont bouleverser notre ramadan habituel : le couvre-feu dès 19 heures, l’interdiction des rassemblements de personnes et la fermeture des lieux de culte affecteront fortement la dimension sociale du ramadan.

Iftar. Photo : Istock.

On peut oublier la prière de Tarâwih de la grande mosquée de N’Djaména, diffusée en direct à la télévision nationale ; les sermons spéciaux du vendredi à la mosquée ; les ruptures collectives du jeûne qu’on organise souvent entre amis et membres de la famille ; les marchés bondés des derniers jours du ramadan et la grande prière commune de l’Aid El Fitr.

On oubliera pas de sitôt le ramadan de cette année. Quoi qu’il en soit, respectez les mesures sanitaires pour le bien de tous.

En attendant que la situation revienne à la normale, lavez vous bien les mains.

Annadjib.


Safari photo au parc national de Zakouma

Je me suis rendu pour la première fois au parc national de Zakouma en janvier 2019. Comme toute personne qui visite pour la première fois un parc national de cette envergure, je m’attendais naïvement à voir un maximum d’animaux sauvages, si ce n’est la totalité. J’espérais pouvoir prendre en photo les fameuses nuées d’oiseaux qui assombrissent le ciel, les léopards juchés sur les arbres avec les carcasses encore saignantes de leurs proies, les points d’eau où se regroupent d’innombrables animaux… Bref, faire un safari photo mémorable.

Lors d’un safari photo au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib

Mais la réalité est tout autre. Il est quasiment impossible pour un visiteur de parcourir les 3000 kilomètres carrés du parc national de Zakouma et de voir tous les animaux. Les contraintes de temps, financières, climatiques et sécuritaires font qu’il y a des animaux que vous verrez certainement, d’autres que vous verrez peut être et d’autres que vous ne verrez pas.

Vue d’un point d’eau au parc national de zakouma. Photo : Annadjib

Les animaux incontournables du parc national de Zakouma

La girafe

La girafe est certainement le premier animal que vous verrez en arrivant au parc national de Zakouma.

Des girafes au parc national de zakouma. Safari Photo
Des girafes au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

La population de girafes est en augmentation constante et elles sont tellement habituées à voir des véhicules passer qu’elles ne s’enfuient même pas, au contraire elles arrêtent de bouger et vous regardent avec un air curieux. Premières captures du Safari photo.

Quand les giraffes de Zakouma prennent la pause🦒. Photo : Annadjib

Saviez-vous que le parc national de Zakouma abrite plus de 50% de l’effectif mondial de la girafe du Kordofan ?

Le cobe defassa 

Le cobe defassa est une sorte de grande antilope à poil mi-long. On peut les observer près des points d’eaux et sous l’ombre des arbres vers midi.

Un groupe de Cobe Defassa au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.
Un groupe de Cobe Defassa au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

Les cobe defassa s’enfuient quand on s’approche d’eux et n’aiment pas trop les bruits des véhicules et humains. Le mâle cobe defassa est beaucoup plus méfiant et difficile à prendre à photo.

Un cobe defassa  mâle au parc national de Zakouma. N'est-il pas magnifique ? Photo : Annadjib.
Un cobe defassa mâle au parc national de Zakouma. N’est-il pas magnifique ? Photo : Annadjib.

Le bubale

Le bubale est une espèce d’antilope qu’on peut voir au parc national de Zakouma. Il est reconnaissable par ses cornes en arrière et son visage fin.

Un bubale au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.
Un bubale au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

Le Bubale est un animal très peureux, il très difficile de le prendre en photo de face. Au moindre bruit, il s’enfuit.

Les Crocodiles du Nil

On peut en trouver au bord des différents cours d’eau du parc national de Zakouma.

Crocodiles du Nil au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.
Crocodiles du Nil au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

L’après-midi au contact des rayons de soleil, leurs écailles luisent particulièrement.

Crocodile du Nil au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.
Crocodiles du Nil au parc national de Zakouma : gros plan. Photo : Annadjib.

Les babouins

Ils vivent en groupe, on ne peut pas les manquer lors des excursions au parc. Ils sont parfois bruyants et cèdent difficilement le passage.

Un cousin de Rafiki au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

Les animaux difficiles à observer au parc national de zakouma

Le buffle

Bien qu’ils sont plus de 10.000 au parc national de Zakouma, il est plus ou moins compliqué d’en trouver selon les saisons.

Un buffle au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.
Un buffle au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

On peut cependant apercevoir des groupes isolés de deux à cinq têtes, au comportement parfois agressif quand on les approches.


Un groupe de buffles au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.
Un groupe de buffles au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

Le lion

Animal très discret, j’ai eu la chance d’apercevoir un groupe de trois à moins de cinq mètres.

Un lion au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.
Un lion au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

L’éléphant

En 2017, la population d’éléphant au parc national de Zakouma dépassait les 559 individus.

Un éléphant au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

Ce n’est qu’à ma 2e visite que j’ai pu en voir un de face.

Cet éléphant est caché derrière des arbustes. Photo : Annadjib.

L’antilope cheval

Elle est appelée ainsi car elle a certaines caractéristiques similaires au cheval : sa taille, sa crinière…

Une antilope cheval au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.
Une antilope cheval au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

L’autruche

L’autruche est un animal difficile à observer au parc national de Zakouma. Elle est rès peureuse, et il suffit d’un bruit suspect pour qu’il s’éloigne en courant.

Une autruche au parc national de zakouma. Photo : Annadjib.

Quand on est chanceux, on peut en voir au loin.

Les animaux que vous ne verrez pas

Bien qu’ils soient présents au parc national de Zakouma, il y a des animaux que vous ne verrez pas à cause des différentes contraintes citées plus haut.

Notre camion d’excursions à zakouma. Photo : Annadjib.

Prenons l’exemple des animaux nocturnes, en principe il n’y a pas d’excursions la nuit au parc, sauf dans des cas exceptionnels (reportages, etc.) où sont déployés pas mal de matériels (projecteurs…) et de ressources humaines pour la sécurité.

L'un des aéronefs du parc national de Zakouma.
L’un des aéronefs du parc national de Zakouma.
Sur le chemin des étables. Photo : Annadjib.
Au loin, des Grues couronnées. Photo : Annadjib

Quoi qu’il en soit, un safari photo au parc national de Zakouma est toujours plein de surprises. Alors prenez votre appareil photo et lancez vous !

Annadjib


Le digital au Tchad en 2020

Chaque année, We Are Social et Hootsuite publient un rapport sur l’état du digital dans le monde. Pour rappel, le Tchad est inclus dans l’étude depuis 2017. A l’instar des 2 années précédentes, nous vous proposons sur ce blog, une brève analyse du digital au Tchad en 2020.

Avant de continuer, un petit rappel pour mieux comprendre le rapport de cette année :

De mars 2018 à juillet 2019, le Tchad était sous le coup d’une restriction des réseaux sociaux. Ces 16 mois de censure internet ont fortement impacté le rapport de 2019 où on notait une baisse notable de la fréquentation des réseaux sociaux.

Alors, que nous réserve le digital au Tchad en 2020 ?

Une hausse du nombre d’internautes tchadiens

Après la censure internet qui a en quelque sorte étouffé la progression du nombre d’internautes tchadiens, on se retrouve cette année avec plus de 2,23 millions d’internautes, soit trois fois plus que l’année passée.

Les données essentielles sur le digital au Tchad en 2020.
Les données essentielles sur le digital au Tchad en 2020.

Quant à la connectivité mobile, c’est près de 6 millions, soit 37% de la population.

37% de connectivité mobile au Tchad. L’un des plus basse au monde.

S’agissant des utilisateurs des médias sociaux, leur nombre passe d’environ 130 000 en 2019 à plus de 330 000 en 2020.

Le Tchad, pays avec la plus grande croissance du nombre d’utilisateurs des médias sociaux

Classement mondial de croissance sur les médias sociaux en 2020.
Digital au Tchad en 2020.
Classement mondial de croissance sur les médias sociaux en 2020.

D’avril 2019 à janvier 2020, le Tchad est le pays qui a connu la plus grande croissance du nombre d’utilisateurs des médias sociaux. + 252% soit plus de 240 000 utilisateurs.

La censure internet qui a eu lieu au Tchad pourrait expliquer cette croissance particulière. Dans l’état du digital au Tchad en 2018, on comptait près de 280 000 utilisateurs actifs mensuels des réseaux sociaux. Les 16 mois de censure internet ont fait baisser ce chiffre de 54%, le ramenant à près de 130 000 utilisateurs mensuels.

On remarque aussi une légère augmentation de l'audience publicitaire Facebook  au Tchad :+19  %..
On remarque aussi une légère augmentation de l’audience publicitaire Facebook au Tchad :+19 %.

Il est donc normal qu’après la censure, le nombre d’utilisateurs internet au Tchad revienne à la normale.

Très peu de femmes sur les médias sociaux au Tchad

Le Tchad fait partie des pays où il y a très peu de femmes sur les médias sociaux : 82 %.
Digital au Tchad en 2020.
Le Tchad fait partie des pays où il y a très peu de femmes sur les médias sociaux : 82 %

Parlant de genre, le Tchad fait partie des pays où il y a très peu de femmes sur les médias sociaux : 82% d’hommes pour 18% de femmes.

82% d’hommes sur facebook au Tchad.
24% de femmes sur Instagram au Tchad.

Pour finir…

Le Tchad fait partie des pays où il y a le plus de connexions mobiles prepayées.
L’internaute tchadien est beaucoup plus Android qu’Apple.
Comme les années précédentes, le foot et le PMU sont en tête des recherches google au Tchad.

Pour aller plus loin : le rapport complet.

Crédit images : Hootsuite and We are social.

Annadjib.


Le parc national de Zakouma, une expérience humaine avant tout

Quand on parle du parc national de Zakouma, on a tendance à penser aux milliers de mammifères, oiseaux et reptiles qu’il abrite, à ses centaines d’espèces floristiques, et surtout à ses paysages à couper le souffle. Le parc national de Zakouma est un sanctuaire animal et végétal de 3000 kilomètres carrés. Fierté nationale et destination touristique de choix, le parc national de Zakouma fait parler chaque année de lui dans de prestigieux magazines comme Bloomberg, ou récemment le Time, où il est classé parmi les « plus grands endroits du monde en 2019 ».

L’entrée du parc national de Zakouma. Photo : Annadjib

Mais, le parc national de Zakouma c’est plus que ça. Le visiter est avant tout une expérience marquante et mémorable, une expérience humaine avant tout. Du 22 au 26 janvier, j’étais au parc national de Zakouma. Une 2ème visite qui a eu lieu dans le cadre des excursions organisées par mes amis de l’association Chad Volunteers.

Hotel Tinga, parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

Vivre au parc national de Zakouma

Si on devait résumer en un mot la vie au parc national de Zakouma, ce serait « calme ». Du camp Salamat au Camp Dari, en passant par le camp Nomade et l’hôtel Tinga, il y règne un calme imperturbable. Pas d’internet, pas de réseau mobile, ni de radio. Qu’on le veuille ou non, on reste déconnectés du monde.

Hotel Tinga au parc national de Zakouma.
Chambres de l’hotel Tinga. Photo : Annadjib

Une situation qui n’est pas mauvaise en soi, car cela permet de faire le vide, de focaliser notre attention sur ce qui importe vraiment et surtout de faire un pas vers l’autre.

Coin tranquille où se reposer. Photo : Annadjib.

Les matinées au parc national de Zakouma sont marquées par les feux de camps, lieux de rassemblement et de refuge contre le froid qui règne dans le parc.

La grande véranda du camp Dari. Photo : Annadjib.

On prend le petit déjeuner tous ensemble, on discute de tout et de rien avant de commencer les excursions de la journée.

Camp Dari, au parc national de Zakouma.
Vue sur les habitations du camp Dari, au parc national de Zakouma. Photo : Annadjib.

Les soirées au parc national de Zakouma sont très froides et très animées. On se réchauffe autour du feu de camp, on boit du café et du thé et on fait passer le temps en jouant à des jeux de sociétés. Les activités au parc revêtent toutes une dimension collective, pas de place pour les solitaires et les timides.

Jeu de société au parc national de zakouma.
Jeux de société l’après midi au parc. Photo : Annadjib.

Visiter Goz-Djarat

Comme lors de notre précédent séjour au parc, nous sommes passés à Goz-Djarat, petit village situé à l’entrée du parc, pour faire notre traditionnel service communautaire au lycée et à l’école du village (nettoyage de la cour, don de matériels scolaires, de vêtements, discussions avec les élèves, cours de dessin…).

Lycéen de Goz-Djarat. Zakouma
Lycéens de Goz-Djarat. Photo : Annadjib.
Bibliothèque. Parc national de Zakouma.
Bibliothèque du lycée de Goz-Djarat. Photo : Annadjib.

Cette année, nous avons terminé notre visite à Goz-Djarat par un match contre les lycéens.

Village de Goz-Djarat. Zakouma
Toute la population de Goz-Djarat était là pour soutenir ses joueurs. Photo : Annadjib.
Football à Zakouma
Le penalty de la défaite. Photo : Annadjib.

Tout le village est sorti pour soutenir ses joueurs, des encouragements à coup de youyous et de belles scènes de joies après leur victoire.

Spectateurs à Zakouma.
Spectateurs. Photo : Annadjib.

Tout ça pour dire qu’on ne regrette pas de visiter le parc, c’est une expérience inoubliable.

Zakouma.. ZAkouma...
Zakouma, Zakouma, Zakouma… Photo : Annadjib.

Rendez-vous très bientôt pour un prochain billet sur les animaux du parc.

Annadjib.


Au Tchad, un forum pour relancer le nom de domaine « .td »

Du 17 au 18 décembre 2019, a eu lieu à N’Djamena le Forum DNS Tchad, qui avait pour thème : Le .TD, notre identité numérique.

Les objectifs du forum étaient entre autres :

  • Rendre disponible le nom de domaine .td aux citoyens tchadiens et aux institutions ;
  • Présenter les opportunités des TIC à la population ;
  • Accroitre la création de contenus sur le web.

Avant de continuer, rappelons que le nom de domaine « .td » existe depuis une vingtaine d’années, et compte près de 485 utilisateurs. Un chiffre insignifiant, s’expliquant par diverses raisons évoquées précédemment dans l’article : 3 idées pour promouvoir le contenu local tchadien sur internet.

Ce Forum consistait donc à donner un souffle nouveau au nom de domaine « .td » et à la création de contenus à travers des partages d’expériences avec des pays plus expérimentés sur le domaine.

Concrètement, on note des changements plus ou moins significatifs.

Le lancement de la plateforme NIC TCHAD

Le service NIC est l’organisme chargé de la gestion administrative et technique des noms de domaine en « .td ».

Capture d’écran de la plateforme Nic Tchad

La plateforme Nic Tchad est semblable à celle du Sénégal ; elle permet :

  • de s’enquérir de la disponibilité d’un nom de domaine ;
  • de consulter la liste des registraires agréés et leurs critères d’accréditation ;
  • d’avoir accès à la Charte de Nommage du « .td » : le document fixant les modalités de gestion administrative, technique et commerciale des noms de domaine internet « .td ».
On peut acheter un nom de domaine « .td » sur Gandi

Normalement, seuls les cinq registraires agrées par Nic Tchad peuvent revendre le nom de domaine, cependant, on le trouve en vente sur d’autres sites internet à des prix élevés.

Un prix moins élevé pour le nom de domaine « .td »

Le nom de domaine « .td » qui coutait auparavant 62.000 Fcfa, coute aujourd’hui 30.000 Fcfa. Malgré la baisse significative du prix, le nom de domaine est toujours considéré comme cher par les particuliers ; surement à cause de l’habitude de comparer son prix à celui des noms de domaine étrangers.

Le nom de domaine coute 30.000 Fcfa.

Pourquoi devrais-je acheter un nom de domaine « .td » à 30.000 Fcfa, alors que je pourrais avoir un nom de domaine « .com » à 9.000 Fcfa ?

Un participant au Forum DNS Tchad

Une question qui pourrait trouver réponse dans l’intervention du Pr Alex Corenthin, lors d’un débat sur le nom de domaine sénégalais.

Une politique de promotion du contenu local pas claire

Lors du Forum DNS Tchad, il a été recommandé la vulgarisation du nom de domaine « .td » :

En mettant à la disposition de chaque structure nécessiteuse un nom de domaine intégral via les bureaux d’enregistrement

Dr Idriss Saleh Bachar, Ministre des Postes et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Cependant, l’aspect qu’on évoque le moins, c’est qu’un nombre élevé d’utilisateurs, ne garantit  pas forcément des contenus tchadiens de qualité sur internet. On pourrait obliger les structures gouvernementales et entreprises à acquérir le nom de domaine « .td », mais s’il n’y a pas de contenus, notre identité numérique ne serait qu’un leurre.

Un aspect crucial qui mérite réflexion, car le « .td » doit être avant tout, une fierté.

Annadjib.


Pour un usage plus responsable des réseaux sociaux au Tchad

Le 2 décembre, à l’occasion de la Journée nationale de prière pour la paix et la cohabitation pacifique, le Président de la République, lors de son intervention, s’est exprimé sur l’usage qui est fait des réseaux sociaux au Tchad :

« Je m’adresse particulièrement à la jeunesse, génération des années 90 et 2000 qui n’a pas vécu les affres de la guerre, vous utilisez mal les réseaux sociaux »

Idriss Deby Itno

Cette intervention, faisant référence à « la culture du communautarisme » qui sévit depuis un bon moment sur les réseaux sociaux, a eu le « mérite » de ramener la question de l’usage des réseaux sociaux dans le débat public. S’en sont suivis quelques débats, conférences, analyses et interventions sur le sujet, puis rien d’autre.

S’il est vrai que l’usage fait des réseaux sociaux par une partie des internautes tchadiens (jeunes et vieux) peut être qualifié de très mauvais, il est regrettable de voir qu’on ne cherche pas à savoir quelles sont les causes réelles du problème et quelles pourraient être les solutions. On pourrait en parler tous les jours et organiser des débats, mais sans action concrète, rien ne changera.

Avant tout : Identifier les causes du problème

Il y a quelques mois, on parlait sur le blog de la prolifération sur les réseaux sociaux de contenus plus violents les uns que les autres : vidéos, photos et textes reflétant un malaise de société. Dix mois plus tard, on en parle toujours. Les débats et grands discours n’ont rien changé à ce qui se passe sur les réseaux sociaux.

En réalité, on dénonce sans se demander pourquoi les internautes tchadiens utilisent mal les réseaux sociaux.

Si les internautes partagent régulièrement de fausses informations, le font-ils exprès, ou parce qu’ils ne savent pas distinguer une vraie information d’une fausse ?

Si un tel tient un discours communautariste, est-ce pour nuire à autrui, ou parce qu’il pense être dans son droit à s’exprimer librement ?

Si un tel poste régulièrement des blagues « déplacées » pour s’amuser, sait-il que cela pourrait lui couter cher dans certaines circonstances ?

Il faudrait donc au préalable identifier les causes de la mauvaise utilisation des réseaux sociaux au Tchad avant d’y trouver des solutions.

Chercher des solutions concrètes

Vu que le mauvais usage qui est fait des réseaux sociaux au Tchad pourrait s’expliquer par différentes causes, il est important d’y chercher différentes solutions.

Cela devrait passer nécessairement par d’énormes efforts de sensibilisation et de formation à l’usage des réseaux sociaux pour toutes les tranches d’âges, pour que le plus grand nombre comprenne la spécificité des différents réseaux sociaux, leurs règles et conditions d’utilisation.

Lycéennes lors d’une formation sur les usages du numérique. Photo : Annadjib Ramadane

Même si avec les grands moyens de l’Etat il serait difficile d’atteindre tout le monde, on pourrait former des associations et personnes qui seront chargées de former les autres à leur tour. Cela, pour le bien de tous.

Annadjib


Au Tchad, un mois pour parler de citoyenneté numérique

Au Tchad, cette année marque la 5ème édition du Novembre Numérique qui est Co-organisé par l’Institut Français au Tchad et l’association WenakLabs. Le thème de cette année est : « La citoyenneté numérique ». Un concept très pertinent vu le contexte numérique tchadien.

Depuis quelques années, à chaque mois de novembre, est organisé par les Instituts français à travers le monde le Novembre Numérique. C’est un mois où l’on met en avant les cultures numériques dans leurs formes les plus diverses. Conférences, ateliers, expositions et formations s’enchainent durant ce mois des cultures numériques.

C’est quoi la citoyenneté numérique ?

Commençons par le mot « Netizen » ou « Citoyen du net » qui désigne  :

« Un utilisateur actif du web qui participe à la dynamique du réseau Internet comme un citoyen participe à la dynamique de la société. »

Wikipédia

Dès cette première définition, on comprend déjà que l’aspect « contributif » a une importance particulière.

L’UNESCO de son côté défini la citoyenneté numérique comme :

« Le fait de posséder des équipements et des compétences TIC qui permettent de participer à une société numérique, par exemple d’accéder à des informations gouvernementales en ligne, d’utiliser des sites de réseaux sociaux et de faire usage d’un téléphone mobile. »

Dans cette seconde définition, il ne suffit pas seulement de contribuer à la société numérique, mais il faut avoir des compétences pour le faire. Ce qui nous amène à nous interroger sur l’internaute tchadien. Contribue-t-il positivement sur le web et a-t-il certaines compétences pour le faire ?

Quels citoyens numériques sommes-nous au Tchad ?

Comme expliqué dans un ancien billet de blog, le numérique est encore mal appréhendé au Tchad. L’usage qui en est fait par la majorité pourrait être qualifié de  « stérile », surtout en se référant aux 2 aspects cités plus haut.

Aspect contributif : l’internaute tchadien, une faible participation à la société numérique

S’il est vrai que l’internaute tchadien participe d’une certaine manière à la société numérique en utilisant les réseaux sociaux et les médias sociaux, sa participation est essentiellement récréative et passive : pas de créations de contenus à valeur ajouté, pas d’utilisation citoyenne des médias sociaux, pas de participation dans le débat numérique local et pas d’utilisation purement professionnelle.

Une situation qui pourrait s’expliquer par le manque de compétence numérique de l’internaute tchadien.

Aspect compétence : encore beaucoup à apprendre pour l’internaute tchadien

La compétence numérique est essentielle si l’on veut participer activement à la société numérique. Cela passe par la compréhension des enjeux liés au numérique : sécurité, protection des données, confidentialité, encadrement juridique, éducation etc.

L’enseignement numérique dans les écoles ne doit pas se limiter à Microsoft Office. Photo : Annadjib Ramadane

Une compétence numérique qui fait défaut à beaucoup car notre système éducatif n’y est pas encore préparé. La nouvelle génération est tombée en plein monde numérique et peine encore à le  maitriser ; quant à l’ancienne, elle est carrément un peu perdue… On pourrait se dire que l’autoformation est une solution à ce manque flagrant de compétence numérique, encore, faudrait-il savoir quoi et comment apprendre ?

D’où le novembre numérique…

Affiche du Novembre Numérique

Durant tout le mois de novembre, il y aura pleins de formations, de compétitions, d’ateliers et de conférences s’adressant à toutes les tranches d’âges, car il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour apprendre.

Un mois, c’est un délai qui peut être jugé relativement court pour bien appréhender le concept de Citoyenneté Numérique. Mais bon, l’important c’est les pistes de réflexions qui permettront à ceux qui le veulent vraiment, de devenir de vrais citoyens numériques.

En attendant, on vit bien notre citoyenneté numérique de « seconde zone ».

Annadjib


Ma visite à Gaoui

Il y a quelques jours, j’étais en visite à Gaoui, village situé à une dizaine de kilomètres du centre ville de N’Djamena. Gaoui est un village qui est plus ou moins connu de nom par les N’Djamenois, sûrement parce qu’il est proche du célèbre camp des retournés centrafricains, dit « de Gaoui » et aussi parce que les jeunes de la capitale n’ont pas l’habitude d’explorer les villages environnants.

Quoi qu’il en soit, le village de Gaoui est un site historique tchadien. Il a été selon les historiens, la capitale de la civilisation Sao. Un peuple ayant vécu dès le VIIème siècle vers le Lac Tchad, et connu pour sa grande taille, sa robustesse et surtout sa maîtrise de la poterie et de la céramique.

Poterie musée de Gaoui
Poteries Sao exposées au Musée de Gaoui.

Aujourd’hui, le village de Gaoui abrite le musée Sao, et est principalement peuplé par leurs descendants : les Kotokos ; qui sans aucun doute, ont hérité du talent de leurs ancêtres dans l’art de la poterie.

Le musée Sao de Gaoui

Le musée de Gaoui est situé à l’entrée du village, juste près de la grande mosquée. Il nous aura fallu attendre quelques minutes avant que le guide et le gardien du musée ne viennent pour nous ouvrir les portes et nous expliquer le déroulement de la visite.

Entrée musée de gaoui
Entrée du musée de Gaoui.

Le bâtiment qui abrite actuellement le musée est l’ancien palais du sultan de Gaoui. Selon le guide, il date du 19ème siècle et est donc l’un des plus anciens bâtiments du Tchad.

musée de gaoui
Le musée de Gaoui.

Dès l’entrée au musée, on trouve dans la cour des jarres funéraires Sao (les morts y étaient placés à l’intérieur en position fœtale), des jarres similaires sont exposées au Musée National de N’Djaména.

Jarre funéraire Sao.
Jarre funéraire Sao.

Le musée de Gaoui a 6 différentes salles dans lesquelles sont exposées différentes œuvres Sao : vases, poteries, figurines humaines et animales, instruments de chasse et de pêche, instrument musicaux, habits des anciens notable, photos d’époque, documentation, etc.

Instruments de chasse Kotoko au musée de gaoui.
Instruments de chasse Kotoko au musée de Gaoui.

Sauvons le musée…

Bien que le musée de Gaoui abrite des objets historiques importants, il a l’air de tomber en ruine. Les dernières rénovations du musée datent de 2007, et entre temps, lors de la saison des pluies, de la boue dégouline du plafond et atteint même certaines œuvres.

figurine Sao au musée de Gaoui.
Figurine Sao en mauvais état.

Les termites, de leur coté grignotent du mieux qu’ils peuvent les biens laissées à leur portée.

Instrument Musique Gaoui
Instrument de musique Sao en bien mauvais état.

La bibliothèque, située à l’entrée du musée, se résume à 4 étagères et ne survit que grâce aux dons.

Gaoui Bibliothèque
Vue d’une rangée de la bibliothèque de Gaoui.

Une situation qui n’a pas l’air de préoccuper nos hautes autorités, meme si en 2018, les médias parlaient déjà de la menace qui plane sur le musée.

Une fois la visite du musée terminée, nous sommes allés à la rencontre des potières du village.

À la rencontre des potières de Gaoui

Gaoui est un village réputé pour sa poterie. Les femmes du village maîtrisent cet art légué par leurs ancêtres les Sao.

Jarres, pots d’encens, assiettes et couverts en céramique sont exposés dans la cour des maisons qu’on a eu à visiter.

Jarres de Gaoui
Jarres de Gaoui.

Malheureusement pour nous, nous sommes arrivés le lendemain de la cuisson de l’argile.

poterie Gaoui
Poteries entrain de secher au soleil.

Nous avons donc manqué le processus de création de ces superbes œuvres d’art.

Gaoui, une ville calme

Gaoui est un village composé de 4 quartiers. En mâtinée les rues sont quasiment désertes. On ne voit que des vieillards causant sous un arbre et des d’enfants jouant. Une situation s’expliquant par le fait qu’en journée, la plupart des habitants vont dans la capitale pour travailler et ne reviennent que le soir.

Mosquée de Gaoui
Mosquée de Gaoui

Les ruelles des quartiers sont étroites et les murs des habitations sont pour la plupart en terre et recouverts de jolis motifs, seuls quelques bâtiments en brique rouge ajoutent un air moderne au décor du village.

Ruelle de Gaoui
Ruelle de Gaoui.

Notre visite s’est terminée par la traditionnelle visite au palais du sultan. On a pu rencontrer le sultan et partager avec lui du thé.

Palais sultan de Gaoui
Le nouveau palais du sultan de Gaoui.

 

Quelques photos du village

Vue de Gaoui
Vue de Gaoui depuis la terasse du musée.

Musée de Gaoui
Figurine Sao exposée au musée de Gaoui

Fillettes Gaoui
Fillettes jouant dans un des quartiers de Gaoui.

Vue du musée de Gaoui.

Vue sur la porte d’entrée du musée de Gaoui.

Quelque part au musée de Gaoui.

Si vous êtes à N’Djaména, ou si vous passez au Tchad, n’hésitez pas à visiter Gaoui, le village où l’on trouve les meilleures potières du Tchad.

 


BlogDay : un trio pour parler du blogging au Tchad

Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, le 31 août est la journée mondiale du blogging. Le #BlogDay est une journée spéciale pour la plupart des blogueurs du monde entier. Elle est fêtée à coup d’articles (comme celui-ci), de photos, de vidéos, de hashtags ou de divers événements de promotion de cette belle passion.

Mais le #BlogDay est aussi une occasion pour mettre de côté les principaux sujets qui alimentent nos blogs et de parler des différentes visions qu’on a de ce bel art. Une occasion pour faire le bilan de nos réalisations, qu’elles soient personnelles ou communes. Une occasion pour se lancer des défis, ou tout simplement raconter nos vies « spéciales » de blogueurs.
Dans ce billet un peu spécial, je ne serais pas le seul à raconter ma vie. Je serais en compagnie de la cousine Sandrine Naguertiga et de Salim Azim (qui a accepté pour une journée de sortir de sa retraite de blogueur).

Sandrine Naguertiga : militer pour plus de féminité dans le blogging au Tchad

Sandrine Naguertiga.
Sandrine Naguertiga. Photo : Annadjib Ramadane.

En cette journée très symbolique, rappelée ci-dessus par mon frère Annadjib, il est très important pour moi, de rappeler l’importance des femmes dans les TICs. Le blogging est très malheureusement souvent associé, ici au Tchad, à de l’activisme politique. Or il n’y a pas que ça. On observe aujourd’hui sur la toile de nombreuses femmes africaines qui ont su faire du blogging un véritable levier de développement socio-économique.

Nombreuses à l’instar de la franco-senegalaise Fatou N’Diaye (BlackBeautyBag) ont su user du blogging pour en faire une activité fructueuse et génératrice de revenus. D’autres usent aussi du blogging pour fédérer une communauté solide autour de leurs visions, engagements, combats… Il va sans dire que la femme tchadienne a plus que jamais sa place dans le blogging et peut réussir à changer l’image négative ou effrayante qu’on a du blogging actuellement.
Sachons utiliser ces outils à notre portée et produire du contenu en rapport avec une vision de développement socio-économique.

Mes chères sœurs, si vous hésitez encore, ce n’est plus le moment : foncez et croyez en vos capacités!

Salim Azim Assani : « Non, je n’ai pas cessé de bloguer ! »

Salim Azim
Salim Azim. Le geek du Sud. Photo : Annadjib Ramadane.

Annadjib, mon filleul, me relance souvent sur le fait que je ne blogue plus. Une manière pour lui de me mettre la pression afin que je reprenne les choses en mains, si je peux ainsi dire.

En réalité je n’ai pas cessé de bloguer, c’est plutôt une sorte d’hibernation due à mes engagements professionnels et aussi communautaires. De l’inspiration, il ne m’en manque pas, mais le temps, oui. Par contre, je suis de près la blogosphère tchadienne et continue à avoir mon mot à dire. Au Tchad, la première vague des blogueurs s’est quasiment éclipsée, laissant place à une nouvelle, mieux outillée et plus pointue en terme de rédaction. Seuls quelques rares blogueurs comme Cherif Adoudou tiennent encore la ligne.

En cette journée internationale du blogging, j’ai décidé de faire une sorte de come-back par l’entremise d’un tweet sur lequel m’a identifié Mahmoud Sabir.

L’occasion pour moi de co-signer ce billet avec mes camarades Sandrine et Annadjib.

En réalité, je n’ai pas cessé de bloguer, car je signe de temps à autre des billets sur diverses plateformes collaboratives ou encore militantes. J’annonce d’ailleurs le lancement prochain de mon blog legeekdusud.com, qui promet apporter du contenu original et à valeur ajoutée.

Annadjib Ramadane : « Je pense qu’il est temps pour nous d’innover en terme de contenus et de prendre des initiatives pour promouvoir le blogging au Tchad »

Ça fait déjà trois ans que je tiens ce blog.

J’écris toujours avec le même plaisir et la même passion qu’à l’époque où il me suffisait juste d’un smartphone et d’une connexion internet, car il y a encore tellement de choses à raconter sur ce beau pays qu’est le Tchad.

Chaque voyage ou sortie, est pour moi l’occasion de raconter nos magnifiques paysages, nos charmantes villes, nos richesses culturelles, notre peuple tellement accueillant…
Mais parfois, je me dis qu’il est peut être temps pour les blogueurs tchadiens de proposer de nouveaux types de contenus à leurs lecteurs. Pourquoi se limiter aux textes et photos, alors que la vidéo a une place de plus en plus importantes auprès des internautes ?

N’est-il pas temps de prendre des initiatives, que ce soit au niveau collectif ou individuel pour promouvoir le blogging au Tchad ?

Quoi qu’il en soit, il y a de belles surprises en préparation.

Bonne fête aux blogueurs et merci à vous, lecteurs et lectrices, car tout ça c’est grâce à vous.

Billet co-écrit avec Sandrine Naguertiga et Salim Azim Assani.