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Le Mali et le tweet de la discorde

Ces derniers temps, la situation est explosive au Mali. En moins d’une semaine, près de 60 personnes ont péri suite à des attaques terroristes et des explosions de mines. Les victimes sont principalement de malheureux civils et des soldats maliens. Une situation chaotique qui arrive à un moment où, d’un côté, l’armée malienne a des difficultés à discipliner ses troupes qui souffrent apparemment du syndrome de la désertion chronique, et de l’autre, des civils qui commencent à se demander quand va cesser cet horrible cauchemar, quand soudainement, un tweet fait parler de lui.

C’est dans ce contexte tendu qu’un tweet a scandalisé bon nombre d’internautes maliens.

Suite à un tweet annonçant une attaque kamikaze qui a fait quatre morts du côté des Forces Armées Maliennes,

le correspondant au Mali de RFI, France24 et FranceInfo s’est un peu lâché dans un tweet.

Pour moi, ce tweet n’est que de l’humour noir, mais comme vous le savez, le sens de l’humour c’est quelque chose de très subjectif, ça dépend d’où l’on se situe. Proche des victimes, journaliste étranger, un voisin du Mali, etc.

Twitter. Crédit image : Pixabay.

Evidemment le tweet n’a pas plu aux internautes maliens qui ne se sont pas gênés pour lui répondre. Citer ici les tweets des internautes maliens serait fastidieux, il faut retenir pour l’essentiel qu’ils se sont indignés qu’un « simple journaliste » qui, selon certains twittos, aurait été dégagé auparavant de la République Centrafricaine, puisse salir l’image de tous ces malheureux tués par les djihadistes. Pourquoi il ne fait pas de l’humour noir sur ce qui arrive en France ?

Le tweet de trop ?

Le tweet d’Anthony Fouchard pourrait bien être son dernier sur le sol malien. Quelques heures après son tweet, on apprend que le gouvernement malien s’en est mêlé : son accréditation est suspendue en attendant de savoir s’il est opportun de l’expulser comme cet instituteur français qui a évoqué l’Azawad dans un devoir de classe.

Et la liberté d’expression dans tout ça ?

Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Bien que la liberté d’expression ne soit pas absolue, je ne pense pas que le tweet ait dépassé les limites.

freedom of speech
freedom of expression. Crédit image : KathmanduPost

C’est peut être parce qu’il est journaliste que le tweet pose tant de problèmes.

Il y a quelque temps, le New York Times a publié des règles que doivent suivre ses journalistes sur les réseaux sociaux, notamment traiter les internautes avec respect car « vos tweets n’engagent pas que vous. ». l’AFP s’est dotée d’une charte très précise à ce sujet, qu’on peux retrouver ici rien ne peut obliger Anthony Fouchard à supprimer son tweet ou même présenter des excuses aux « sybilles » du net. Cependant il a posté une heure et demi après son tweet un autre précisant ses intentions.

 

Pour conclure :

Annadjib

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Auteur·e

fatakaya

Commentaires

Faty
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Annadjib, tu as bien choisi les exemples de tweets sur la polémique. La aisha maiga est un faux compte qui attaque certains politiques maliens sur certains sujets , mais est venu défendre " la patrie " alors que les " amis " de fauchards, les twittos proches des groupes armés touaregs ont direct défendu la liberté d'opinion pour la premiere fois d'ailleurs...
Ce fauchard est un c****** , nous du Grin223 sommes d'accord !

FATIMATA TOURE
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Bon. à mon avis c’était juste de l'humour même si c'est un peu poussé. les gens doivent savoir qu'il y a urgence au lieu de s'attarder sur des futilités. les gens sont trop susceptibles pour peu.