La culture du numérique est faible, quasiment inexistante au Tchad. Cela s’explique par le fait que, pour la jeunesse tchadienne, Internet ici n’est rien d’autre qu’un luxe et quand on l’utilise c’est uniquement pour se rendre sur les réseaux sociaux. Les métiers du web et ses réelles potentialités sont méconnues. Les acteurs du numérique au Tchad font donc face à beaucoup de difficultés.
Le commerce en ligne toujours embryonnaire
Pendant que des groupes comme Jumia dominent le secteur du commerce en ligne dans le continent, ici, il est quasiment inexploité, avec une seule entreprise vraiment opérationnelle à ce jour, et cette dernière n’a pas un très bon chiffres d’affaire. La majeure partie des consommateurs ne sait pas comment fonctionne une carte électronique. Par ignorance et par peur de l’arnaque, ils ne font pas confiance aux sites de ventes en ligne. Au Tchad, on est pas à l’aise devant un prix fixe : on aime négocier. Point de boite postale, la livraison pose donc problème. Quelques petites entreprises préfèrent se faire payer lors de la livraison. Les entreprises de commerce en ligne ont fait l’erreur de débarquer du jour au lendemain sans étudier l’environnement tchadien et évidemment, sans expliquer simplement ce qu’est le commerce en ligne. Les entreprises commencent à cibler les expatriés et les cadres supérieurs, une tactique, qui, à long terme, leur coûtera énormément.
Le dilemme du contenu de qualité tchadien
Le principal défis des créateurs de contenu tchadien sur le web c’est de tout miser sur la qualité et principalement de cibler les Tchadiens. Parce qu’on juge la pertinence d’un contenu par les retours de la communauté à laquelle il s’adresse. Des sites web, des blogs, des chaines YouTube voient le jour, mais malheureusement, abandonnent rapidement car l’indifférence de la grande majorité du public est un obstacle infranchissable. Il est impossible pour un lycéen ou un étudiant d’ouvrir une vidéo YouTube à cause de nos forfaits qui ne le permettent pas. Regarder une vidéo implique de dépenser une grande partie de son forfait, très onéreux.
Quand il est question d’ouvrir un lien ou d’apporter des retours sur un sondage, un article ou une étude, il n y a presque personne. Alors devrions-nous continuer à produire du contenu tchadien ? Oui. Je dirais que tout dépend de la motivation, mais dans les sites collaboratifs comme Wikipédia c’est presque impossible sans l’aide de la communauté. Toujours dans l’optique du contenu tchadien collaboratif, le site Wiki Hanana , un Wikipédia tchadien a été créé, mais malheureusement n’a toujours aucune contribution de membres.
La solution serait d’abord d’intéresser les internautes
Des jeunes s’intéressent un peu plus au numérique, c’est dans ce sens que l’associations Wenaklabs organise depuis 1 an déjà L’heure Du Net, qui est un rendez-vous bimensuel d’apprentissage et de vulgarisation sur les TIC. C’est ouvert à tous, les participants et invités sont en légère augmentation, mais le manque de sponsors est un frein à la rencontre.
Les invités et participants ont parfois besoin d’une connexion internet, mais jusque là, chacun se débrouille pour sa connexion.
Et enfin les impliquer
Former quelqu’un en blogging c’est bien, mais combien s’impliqueront vraiment dans le domaine?
Intéresser est plus facile qu’impliquer quelqu’un dans le numérique. Surtout l’internaute tchadien qui justifie tout retard par le tarif de la connexion internet. Les passionner et les sensibiliser sur la nécessité de leur contribution dans le numérique tchadien est la seule solution.
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